Une épidémie venant de Chine : quelle est la situation ?
C’est le 31 décembre 2019 que l’OMS fut alertée par les autorités chinoises de plusieurs cas de pneumonies groupées. Celles-ci se furent déclarées à Wuhan (une ville de la région de Hubei) autour du marché Huanan South China Seafood Market. Le 24 janvier, 3 cas sont confirmés en France, puis 3 nouveaux cas la semaine suivante. Le 30 janvier, deux avions A340 furent affrétés pour rapatrier les 180 français depuis la Chine. Ces personnes resteront confinées deux semaines à Carry-le-Rouet, une station balnéaire près de Marseille.
A ce jour, l’épidémie de Coronavirus s’est propagée dans une vingtaine de pays. La Mongolie, le Kazakhstan et la Russie ont annoncé la fermeture de leurs frontières avec la Chine et de plus en plus de pays interdisent l’entrée des non-résidents provenant de Chine. Ce nouveau virus a déjà tué plus de 500 personnes tandis que près de 25 000 personnes sont contaminées.
L’OMS a décrété le 30 janvier l’Urgence de Santé Publique de Portée Internationale (USPPI) depuis que des cas de transmissions interhumaines ont été identifiés.
Le coronavirus 2019-nCoV : quels sont les symptômes ?
Le coronavirus 2019-nCoV appartient à la grande famille des coronavirus, virus pouvant provoquer des maladies très diverses, allant du simple rhume jusqu’au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) (ayant provoqué une épidémie en 2003).
Celui qui nous intéresse, le 2019-nCoV, peut provoquer après un temps d’incubation allant de 2 à 14 jours de la fièvre, des signes respiratoires (toux, essoufflement…). Les personnes les plus fragiles (personnes âgées, nourrissons, personnes déjà atteintes d’autres maladies…) sont les plus exposées aux possibles complications : détresse respiratoire aiguë, insuffisance respiratoire aiguë voire d’une défaillance multi-viscérale pouvant conduire au décès.
Ce virus semblait se transmettre par les animaux (zoonose) mais les derniers cas démontrent aussi une transmission interhumaine.
Le coronavirus est-il plus dangereux que la grippe saisonnière ?
Il est délicat de comparer l’épidémie de la grippe avec celle du coronavirus 2019-nCoV car ces deux virus n’ont rien de comparable tant dans leur structure que dans leur façon d’infecter les cellules.
De plus, il est très difficile d’évaluer le taux de mortalité du coronavirus car le nombre de personnes infectées évolue chaque jour, est difficilement vérifiable et ne tient pas compte des patients asymptomatiques (donc non déclarés). On évalue actuellement ce taux aux alentours de 2% (soit un malade pour 50 personnes) contre moins de 0,1% pour la grippe (un malade pour 2000 personnes soit 10 000 par an), de 13 à 45% pour le SRAS et de 25 à 90% pour le virus Ebola. Là encore, les chiffres concernant le virus 2019-CnVo peuvent évoluer et sont peu significatifs.
Enfin, les études épidémiologiques sont encore trop récentes pour donner précisément le taux de transmission de ce nouveau virus. Les experts l’évaluent entre 2,6 et 5,47 (https://www.imperial.ac.uk/mrc-global-infectious-disease-analysis/news–wuhan-coronavirus/ et https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.01.23.916395v1). En comparaison, un patient infecté par la grippe saisonnière le transmet à 1,3 personne tandis qu’elle le transmet à environ 12 à 18 personnes si elle est atteinte de la rougeole.
Comment se protéger du coronavirus ?
Pas de panique, donc, concernant le coronavirus. Les méthodes de prévention restent les mêmes que pour un rhume classique :
- se laver fréquemment les mains au savon ou avec une solution de gel hydroalcoolique,
- tousser et éternuer dans son coude,
- utiliser des mouchoirs jetables…
Les masques en papier, ne filtrant pas l’air, n’ont pas d’utilité contre les infections en général. Seuls les masques de type FFP2 possèdent les filtres efficaces contre les poussières et les agents infectieux. Ils ne sont recommandés que pour les personnes en étroit contact avec des patients infectés (infirmières, médecins…).
Si vous ne connaissez pas de personne atteinte du coronavirus, vous n’avez pas de crainte à avoir. En effet, il est impossible d’être contaminé en :
- croisant une personne dans la rue : il faut un contact étroit et prolongé avec le virus, c’est-à-dire être en face de la personne malade, à moins d’1 mètre et au moment où elle tousse ou éternue ;
- recevant un colis de Chine : le virus ne survit que quelques heures hors de l’organisme.
Pour conclusion sur le coronavirus
Si vous avez été en contact prolongé avec une personne atteinte du coronavirus (famille, voisins de bureau, de train ou d’avion) ou si vous avez voyagé en Chine ces dernières semaines, vous devez appeler le 15 si une fièvre apparait dans les 14 jours après ce contact et porter un masque.
Si vous n’avez pas eu de contact prolongé et si vous n’avez pas voyagé, ces mesures sont inutiles. La sur-médiatisation entretenue par l’excitation scientifique et par la peur de chacun ne reflète pas la réalité d’un virus certes contagieux mais à la gravité toute relative, comparé aux autres épidémies déjà connues. Ne vous laissez pas gagner par la panique, en dehors des cas cité ci-dessus, vous ne courrez aucun risque particulier !
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter :
- les questions réponses du Ministère de la Santé
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/coronavirus-questions-reponses - les informations provenant du gouvernement
https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus - des explications scientifiques par l’INSERM
https://www.inserm.fr/information-en-sante/c-est-quoi/et-pour-couronner-tout-c-est-quoi-coronavirus - pour suivre la propagation en direct du coronavirus 2019-CnVo
https://www.gisaid.org/epiflu-applications/global-cases-betacov/